vendredi 27 mai 2016

La Croix-Rouge Malagasy soutient les personnes affectées par l'incendie du marché d'Andrianjaka à reconstruire leur vie et à aller de l’avant




















 
Cela fait à peine trois semaines qu’un grave incendie a ravagé à 75 % des stands du marché d’Andrianjaka, pourtant, la vie y a repris. Telle une fourmilière à taille humaine, les marchands reconstruisent leurs stands. Père et mère de famille déclarent avoir perdu toutes leurs économies, Mme Marie Jeanne nous confie ainsi « moi, j’ai 04 enfants et mon mari est mort en 2009. J’ai tout perdu dans cet incendie alors que je loue une maison et des enfants à nourrir et à élever. Je me suis révoltée, j’étais en colère mais surtout je me suis senti désarmer et désespérer. Les efforts qui ont été déployés se périssent  en un clin d’œil. Ma seule source de revenues se transformait en cendre dans cet incendie. J’en ai d’ailleurs beaucoup pleuré. Mais j’ai décidé de ne pas baissé les bras, …»
Cet incendie a affecté plus de 300 personnes soit une centaine de familles. Les conséquences psychologiques et sociales d’une telle perte sont visibles. Cette situation d’urgence sont souvent graves à court terme mais peuvent également ébranler à long terme la santé et le bien-être de la population touchée. Répondre à ces besoins est aussi important que d’apporter une assistance en termes de nourriture, d’eau, de médicaments, d’abris et de vêtements. Consciente de la souffrance des familles sinistrées, à la vue de ces situations, et répondant à sa mission d’alléger et réduire la souffrance des vulnérables, la Croix-Rouge Malagasy (CRM) en collaboration avec la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA) a organisé des séances de Soutien Psychosocial en vue d’accompagner les victimes de cet incendie. D’une durée de 05 jours, les séances ont débuté le vendredi 20 Mai 2016. Une tente a été installée dans l’enceinte des locaux de la BMH en guise de lieu d’écoute individuelle. Ajouté à cela, une équipe mobile de volontaires qualifiés de la CRM en matière de soutien Psychosocial est allé à l’encontre des familles et des personnes affectées dans les lieux de l’incendie pour une approche collective. L’objectif de cette intervention de la CRM est d’offrir un bien-être psychosocial et une réadaptation morale des sinistrés par le biais d’un Soutien Psychosocial pour atténuer leur souffrance. En effet, le soutien psychosocial est un processus visant à favoriser la résilience des individus, des familles et des communautés. Il aide les personnes touchées par un choc à se rétablir et à mieux gérer ce type d’évènement à l’avenir, dans le respect de l’indépendance, de la dignité et des mécanismes d’adaptation. Il encourage également la restauration de la cohésion sociale. C’est ainsi qu’un soutien local et/ou extérieur ayant pour objectif de protéger le bien-être psychosocial et de gérer le trouble émotionnel causé par le choc dû à une perte à la suite de cet incendie s’est avéré  nécessaire.  
Contrairement aux rumeurs qui ont pu circuler sur les lieux, il n’est en aucun cas question de venir soigner des personnes qui serait déficiente mentalement. Le but de cette intervention est d’écouter ces personnes qui vivent une situation difficile. A renforcer leur capacité en leur permettant d’affronter les difficultés qu’elles rencontrent. Cette action de réponse de la CRM aurait ainsi contribué au bien être des victimes en établissant un environnement propice pour l’équilibre et résilience des personnes affectées.
De plus, la présence des volontaires à travers l’accompagnement encourage les familles et en leur donnant la possibilité à s’exprimer sur la façon dont elles vivent leur situation. Telles que la frustration la tristesse, et la colère. Les volontaires de la CRM les ont guidé à trouver eux-mêmes les solutions qui les conviennent face à leur situation. 
A travers le projet Mendrika, de la Croix-Rouge Malagasy en collaboration avec la Croix-Rouge Danoise, une vingtaine de volontaires spécialisés en matière de Soutien Psychosocial et un professionnel  dans ce domaine ont pu être mobilisés pour réaliser ces séances durant ces 05 jours d’intervention. 

Ils en témoignent ... 
Monsieur Rakoto construisant son stand
"Nous ne nous sommes pas habitués à cette nouvelle  intervention de la CRM  qui est le « Soutien Psychosocial ». On la connaissait plutôt dans les interventions en cas de catastrophes, les distributions et les sensibilisations. C’est pour cette raison qu’on a été un peu septique et retissant au début. Mais nous avions vraiment eu besoin de parler de nos ressentis à la suite de cet incendie. J’ai participé à une séance d’écoute en groupe que les volontaires de la CRM ont réalisé. Après je me sens soulagé, je peux dire que cette activité  est très bénéfique pour moi et pour  les autres familles qui ont été touchées. J’ai 04 enfants dont un prépare l’examen du CEPE. J’ai perdu mon seul source de revenu. Moi, comme mes enfants ont été affectés par cet incendie. D’une part je les ai rassurés sur le fait que nous allons nous en sortir. D’autre part je sais que c’est difficile d’espérer quoi que ce soit dans cette situation. De plus, je dois rembourser tous les appareils des clients qui ont été consumé par incendie. Se sentir écoutée et pouvoir exprimer mes craintes me fait du bien. Bien que nous ne pourrions plus retrouver notre vie d’avant, nous allons nous efforcer de revivre, de nous redresser face à cette situation" confia Mr Rakoto, électrotechnicien, déterminé à reconstruire lui-même son stand, sa vie avec l’aide des membres de sa famille.  


« J’ai été deux fois victime d’incendie, à Ankasina où j’habite et celle  du marché d’Andrianjaka où  j’avais deux stands et c’est mon seul source de revenu. Moi et mes deux enfants sommes bouleversés. Heureusement que la CRM était là au moment où j’en ai le plus besoin. Il y avait une cellule d’écoute et je ne m’attarderais pas à m’y rendre. Après un long moment d’évacuation de toutes mes frustrations, mes craintes. Je me sens soulagée et il  y a eu une lueur d’espoir qui me pousse à aller de l’avant. Il ne s’agit pas de minimiser cette tragédie mais de continuer de vivre malgré tout. Accueillis par des membres de ma famille, j’utilise actuellement les quelques économies pour la reconstruction de notre maison à Ankasina et pour reconstruire mes stands au marché d’Andrianjaka. Ce n’est pas encore assez pour les toitures de ces stands, mais je garde espoir, je sais que nous allons nous en sortir. Je ferai les efforts nécessaires pour cela » témoigna Mme Zoly, qui malgré des brulures aux yeux dus aux poussières des briques est déterminé à achever la reconstruction de ses stands.

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