mercredi 7 avril 2010

La CRM au chevet des victimes de Hubert



Il était proche de minuit quand la tempête tropicale Hubert a frappé de plein fouet le district de Mananjary, dans la nuit du 10 au 11 mars 2010 dernier. Quelques jours avant son atterrissage, Hubert a déjà provoqué des pluies abondantes dans plusieurs districts de la partie Sud Est de Madagascar. L’eau est montée en un rien de temps. Dans les communes de Mananjary, Manakara et Vohipeno, des maisons n’étaient plus visibles que par leurs toitures. Il a fallu évacuer les sinistrés par des pirogues. La quasi-totalité des dégâts sont liées à l’inondation.
Le dernier bilan provisoire du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) fait état de 83 morts, 132 blessés, 34 disparus, 52 855 sans-abri, 7000 déplacés, 7204 cases d’habitation détruites et 93 258ha de rizières et champs de culture détériorés.
La Croix-Rouge Malagasy (CRM) a réagit sans tardé. Outre les évaluations des dégâts effectuées par les volontaires dans les zones affectées, la CRM a démarré une opération d’urgence dans les sept districts les plus touchés, à savoir : Mananjary, Manakara, Nosy Varika, Vohipeno, Farafangana, Vangaindrano et Ambatondrazaka. Approvisionnement en eau potable, désinfection de puits et distribution de kits watsan, telles sont les actions jugées nécessaires dans l’immédiat. Toutefois, les interventions vont s’étendre dans d’autres domaines dans les prochains jours. « Nous sommes très inquiets du fait que la quasi-totalité de la population n’ont pas accès à l’eau potable. La propagation des maladies hydriques est à craindre d’où l’idée de concentrer nos efforts dans les activités watsan dans un premier temps », avait noté le président national de la CRM, Claude Rakotondranja.
La Fédération internationale est venue en aide à la CRM afin qu’elle puisse venir en aide à 25 000 personnes. En effet, la Fédération a débloqué un montant de 280 171 francs suisses de son Fonds d’urgence de réponse aux catastrophes (DREF) pour démarrer une opération qui est mise en œuvre sur trois mois, c'est-à-dire jusqu’à la fin du mois Mai. 350 volontaires sont mobilisés aux côtés des techniciens de la CRM pendant l’opération. Deux membres de l’équipe régionale de réponse aux urgences (RDRT) de l’océan indien sont également venus à la rescousse.
La Plate-forme d’intervention régionale de la zone océan indien (PIROI) de la Croix-Rouge Française a également appuyée la CRM depuis le début des interventions. Grâce à la PIROI et la France, la CRM et quelques organismes ont pu se servir du Transall C-160 des Forces armées de la zone sud de l’océan indien pour acheminer des matériels d’urgence vers les zones touchées quand les routes étaient coupées. La Croix-Rouge Espagnole a également offert 20 000 euros pour soutenir l’opération.
Outre les activités watsan, des volontaires donnent aussi un coup de main dans les camps d’hébergement des sinistrés tandis que d’autres collaborent avec d’autres organismes. C’est le cas à Manakara où la CRM a établi un accord local avec le Programme alimentaire mondial dans un microprojet de « Vivre contre travail » (VCT). 14 volontaires de la CRM assurent l’encadrement des bénéficiaires de ce VCT pendant une dizaine de jours.
Epidémie de Chikungunya aussi…
Il semble que cette partie Sud Est de la Grande Ile souffre de tous les maux, notamment le district de Mananjary où l’épidémie de chikungunya sévit depuis quelques mois. La CRM a aussi obtenu un fonds d’urgence d’un montant 34 878 francs suisses de la Fédération internationale pour lutter contre cette maladie. Les activités portent essentiellement sur la sensibilisation porte à porte et l’assainissement pour empêcher les moustiques vecteurs du chikungunya de se développer. Une aspersion d’insecticide figure au programme pour éliminer les gîtes larvaires. L’opération dure trois mois et ne s’achèvera qu’à la fin du mois d’Avril.

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